| | | Drake ; please forgive me. DONE |  |
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Sohan D. Connelly
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| Sujet: Drake ; please forgive me. DONE  Lun 16 Mar - 4:50 | |
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NOM • Connelly.
PRÉNOM(S) • Sohan, signifiant celui qui donne de l'amour, et, comme pour contraster l'effet du premier, Drake. Si son premier prénom lui a été donné par sa mère, le second fut issu du choix de son père, qui désirait que son fils ait un nom un peu plus ferme, masculin.
SURNOM(S) • Les surnoms qu'on lui a un jour octroyé sont divers et multiples, mais aucun n'est vraiment resté longtemps, après tout, son prénom est déjà court à l'origine, ce qui lui a évité bien des soucis.
DATE DE NAISSANCE • Un certain treize novembre.
AGE • Vingt-cinq ans.
SIGNE ASTROLOGIQUE • Scorpion ascendant Scorpion ; la noirceur du mal-être dans toute sa splendeur.
LIEU DE NAISSANCE • Il est né à Boston, et y a grandi paisiblement, jusqu'à la mort de son père. Sa mère, Juliet, ayant appris que ce dernier avait été vu pour la dernière fois aux alentours de Phoenix, décida de venir y habiter, au cas où il réapparaîtrait un jour. Malheureusement, ce ne fut jamais le cas, et, onze ans plus tard, il n'est jamais parti d'ici.
NATIONALITÉ • Américain, bien qu'originaire d'Irlande.
STATUT // OCCUPATION • Sohan consacre sa vie à la chasse. Bien qu'il ait toujours voulu se lancer dans des études de droit, il a bien dû y renoncer, et enchaîne à présent les petits boulots pour subvenir à ses besoins, bien qu'au fond, il aspire encore à la grande carrière dont il avait rêvé il y a de ça bien des années.
Portrait psychologique & physique ;
CARACTÈRE •
Son aura noire l’entoure, l’étreint, l’empêchant de s’échapper. Il est plus mauvais que le mal qu’il cherche à combattre, et il plonge peu à peu dans un gouffre qu’il a creusé de ses propres mains. La destruction est sa principale motivation, et là où les autres cherchent à faire le bien, il ne cherche qu’à se venger, encore et encore, jusqu’à ce que sa soif soit étanchée. Il se venge jour après jour, mais ce n’est jamais assez. Et au fond, ce n’est plus aux démons qu’il tue qu’il en veut, ce n’est plus au tueur qui s’est emparé de la vie de son père quatorze ans plus tôt, mais à son père en personne. Il lui en veut de les avoir laissés, lui et sa mère, il lui en veut d’avoir voulu jouer le héro quand lui-même semble incapable d’avoir de bonnes intentions. Et sa haine gonfle, gonfle, disparaîssant finalement dans une explosion de violence qu’il ne cherche pas à maîtriser. Il frappe, perd le contrôle, frappe un peu plus fort. Il pourrait s’en prendre à des humains, il serait capable de tuer à mains nues. Il parle de la mort avec provocation, jouant d'un humour noir tranchant, établissant les faits d'une manière dérangeante, avec toujours dans les yeux une expression qui les laisse tous mal à l'aise, tandis qu'il s'en amuse juste un peu plus. Les limites s’effacent, et il les dépasse les unes après les autres, ne se rendant plus compte de la limite entre le bien et le mal, ne voyant plus aucun sens à tout ça. Il ne s’arrête pourtant pas, et derrière tout son cynisme, derrière cette expression moqueuse qui ne le quitte jamais, l’espoir reste présent, une étincelle fragile de l’espoir qui l’avait un jour tenu en vie. Il ne l’admet pas, étouffe ses propres sentiments, manipule ceux des autres avec aisance. Il prend et s’éloigne, profite et disparaît. Il travaille seul, vit seul, évolue seul. Il ne supporte pas la compagnie, mais a parfois l’impression de devenir fou, enfermé dans sa solitude. Alors soudainement, il décide de sortir et de voir du monde – mais il n’y a plus personne. Il se renferme donc encore plus, et, à part les quelques proches qu'il garde auprès de lui, ne daigne parler à personne. Possessif, dépendant affectif, il tente tant bien que mal de cacher ses faiblesses sous des faux semblants et des provocations visant à détourner l'attention. Dominateur, menteur, manipulateur, il ne supporte pas être soumis, et, terriblement mauvais perdant, a tendance à réagir très violemment lorsque ce qu'il désirait lui échappe. Il s'accroche à ceux qui lui sont chers, tentant désespérément de reprendre l'équilibre qui lui a manqué pendant tant d'années. Il s'enferme dans les mauvaises relations, repousse toute parcelle de bonheur qu'on pourrait lui offrir. Imbuvable, il ne supporte rien, critique tout, méprise tout ce qui l'entoure, lui en premier. Son reflet l'écoeure, le son de sa propre voix l'agace au plus haut point, et son air supérieur n'est là que pour camoufler tout ce qu'il ne veut pas qu'on remarque. L'homme à la main de fer n'est finalement qu'un enfant blessé qui ne s'est jamais décidé à grandir.
DÉFAUT DOMINANT •
DESTRUCTEUR. Tout ce qu'il approche, tout ce qu'il frôle, il l'anéantit. Sans le vouloir, sans même y penser, il ne peut s'en empêcher.
QUALITÉ DOMINANTE •
INTELLIGENT. Fin stratège, bien que son impulsivité prenne régulièrement le dessus, il ne fait jamais rien au hasard.
MANIES & HABITUDES •
 L'extrémiste. Il fume beaucoup trop, boit beaucoup trop, se bat beaucoup trop. La démesure dans toute sa splendeur, aucune limite et surtout, aucun remord malgré les regards désapprobateurs de ses proches.
Le conversateur. Il est incapable d'aller de l'avant, et rumine inlassablement toutes les choses qui l'ont un jour blessé, ou qui ont simplement changé. Il ne supporte pas l'évolution.
Le colérique. Lorsqu'il s'énerve, il devient impossible à contrôler, et tout les moyens sont bons pour qu'il parvienne finalement à se calmer. De fait, beaucoup de murs finissent par porter la trace de ses poings, beaucoup de gens finissent par se reculer lorsqu'ils le voient s'approcher.
Le cultivé. Ayant dû renoncer aux études qu'il aurait voulu faire, cela ne l'empêche pas d'être toujours aussi intéressé par le fait d'apprendre. Ainsi, il a toujours un livre sur lui, et s'y penche dès que l'occasion s'y prête - ce qui peut paraître saugrenu, vu son caractère.
Le séducteur - et le mot est faible. Rentre-dedans ou gentleman, tout est bon pour obtenir ce qu'il veut. Ses yeux s'attardent, ses sourires s'élargissent, ses paroles se font mensonges éhontés, et quelques temps plus tard, il finit accompagné.
APPARENCE PHYSIQUE •
Si son apparence physique laisse apparaître bien des côtés de sa personnalité, il s'amuse cependant à la modeler au gré de ses humeurs, passant d'un style à l'autre, d'une démarche à une autre, d'un rôle à l'autre, plus simplement. Il ne supporte pas être lui-même trop longtemps, cela l'ennuie. Et sous ses cheveux châtains et son large sourire rieur se cache bien souvent tout ce qu'il se refuse à dévoiler au grand public. Grand, il impose le respect de par sa carrure musclé et son maintien parfait. Certains lui demandent régulièrement s'il fait du sport, mais ceux qui le connaissent savent qu'il ne s'est jamais rendu dans une quelconque salle de sport. Oh non, ce qu'il pratique à côté lui suffit amplement. Parfaitement à l'aise dans ses baskets, il ne montre aucune hésitation tandis qu'il évolue en société, et, malgré sa rétience à se mêler à la foule, son visage pâle reste impassible. Ses yeux sombres ne dégagent habituellement rien, détail qui en dérange plus d'un. Lorsqu'ils le font, c'est une étincelle de malice que nous pouvons apercevoir au creux de ses pupilles. Son sourire est dévastateur, et son air ténébreux en attire plus d'une. Dire qu'il n'en joue pas serait mentir, Sohan est parfaitement conscient du charme qu'il possède, et déstabiliser toutes celles qui se risquent à faire le premier pas et ma foi très distrayant.
SIGNES PARTICULIERS •
 Lorqu'on se bat depuis plus de quinze ans, que ce soit contre des hybrides démoniaques ou simplement des petits cons, cela laisse des traces. Une cicatrice par là, une brûlure de l'autre côté, des yeux régulièrement entourés de bleu, le goût du sang dans la bouche. Si l'on s'y habitue, ceux qui nous croisent ne le comprennent pas, et en déduisent que nous faisons partie des gens à problèmes - et quand bien même nous le serions, n'est-ce donc pas leur cul lâchement enfoncé dans un canapé que nous essayons de sauver ? Tous des pourris.
EST-IL AU COURANT DE L'EXISTENCE DES HYBRIDES ? •
C'était un lourd secret à porter, mais ses parents n'ont pas hésité le lui confier - eh oui, son papa, c'était un chasseur de monstres.
Ayant passé son enfance dans cette réalité, il n'a pas pu échapper aux détails, aux choses qu'il demandait inlassablement, voulant tout savoir sur les hybrides que son père chassait. A quatorze ans, lorsqu'il commença à en tuer par lui-même, il en connaissait plus que son propre père sur le sujet. Aujourd'hui, il vit avec cette idée par habitude, oubliant parfois que certains ne sont pas au courant, oubliant qu'autour d'eux, tout le monde n'a pas grandi avec un secret soigneusement rangé dans un creux de leur tête. Et, au lieu de les envier, lorsqu'il s'en rend compte, il les méprise profondément, eux et leur putain de naïveté.
COMMENT RÉAGIT-IL PAR RAPPORT A CE QU'IL SE PASSE A PHOENIX DERNIÈREMENT ? •
Oh bien évidemment, il ne croit pas à ces jolies petites histoires de maladies, ces mensonges qu'on raconte à tout ceux qui sont trop fragiles pour accepter la vérité. Il les plaint plus qu'autre chose, ces ignorants. Et puis, de toutes façons, tout cela n'est pas nouveau. Ce n'est pas parce qu'ils s'infiltrent tous à Phoenix peu à peu qu'ils n'étaient pas là auparavant, n'est-ce pas ? Des morts, oui, et alors ? Ils mourront tous un jour. Et que ce soit de maladie ou à cause de ces choses, cela ne change rien à ses yeux. Tant qu'il ne connait pas ceux qui sont touchés, cela dit...
Sasha M. Fergussen • Miranda Kerr.
A établir plus en détails.
PERSONNALITÉ DE L'AVATAR • Jensen Ackles *o*
SURNOM • A pas. (a)
SEXE • Lala.
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Par la tyrannique Sasha '_'
COMMENTAIRES ? • Il est. <3
Dernière édition par Sohan D. Connelly le Lun 23 Mar - 11:30, édité 33 fois | |
| | | | Sohan D. Connelly
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| | Sujet: Re: Drake ; please forgive me. DONE Lun 16 Mar - 4:50 | |
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Juliet – Sohan ? Sohan, réponds moi s’il te plait, ne fais pas peur à maman.
Assis sur l’appui de fenêtre de la salle à manger, il contemplait le vide avec une fascination étrange, balançant ses jambes sans se lasser, ses yeux parcourant le paysage sombre qui s’offrait à lui. La voix de la femme s’élevait derrière lui, de plus en plus près, mais il n’y prêtait aucune attention. Cela faisait des heures qu’il attendait, et, alors qu’il était censé dormir depuis un moment, il s’était relevé en silence, incapable de s’endormir. L’impatience prenait toute la place, le rendait agité et nerveux. Il aurait dû rentrer la veille, mais comme d’habitude, il avait du retard. Les secondes s’écoulaient lentement, et son cœur cognait un peu plus fort dans sa poitrine à chaque fois qu’un bruit retentissait, conscient qu’il pouvait rentrer à tout moment. Mais ce n’était jamais lui, et l’espoir qu’il avait encore s’amenuisait peu à peu, laissant derrière lui le goût amer de la réalité. La fatigue alourdissait ses paupières, mais il ne voulait pas céder, il ne cèderait pas avant de l’avoir entendu rentrer. Il voulait sauter dans ses bras, écouter les histoires qu’il racontait toujours en rentrant, ces histoires de monstres qu’il éliminait un à un, ces histoires que sa mère ne voulait jamais qu’il entende. Mais le petit garçon adorait ça, et pouvait passer des heures à boire les paroles de son père, véritable héro à ses yeux. Et s’il lui en voulait de revenir si tard, il l’admirait bien trop pour que sa colère paraisse lorsqu’il rentrait, parfois bien amoché. Il se rappelait de toutes les fois où il avait entendu la porte claquer en pleine nuit, de toutes les fois où il avait entendu les cris de Juliet, furieuse mais pourtant bien trop inquiète pour s’emporter contre son mari. Il était fier de ses parents, il était fier que son père tue les méchants, mais plus que tout, il était fier qu’on lui ait fait assez confiance pour lui confier leur secret. Il était heureux, et, contrairement à sa mère, il ne voulait pas que Nathan cesse de chasser les démons. Il souhaitait juste qu’il revienne un peu plus tôt.
Juliet – Sohan ? Qu’est-ce que tu fais là ?! Tu risques de tomber, mon grand.
Sohan – J’attends que papa rentre, fit-il sans même se retourner. Ici, je pourrai le voir directement.
Un léger soupir se fit entendre dans son dos, et les bras de sa mère s’enroulèrent autour de la taille de l’enfant, tandis que la jeune femme posait son menton sur sa tête. Frissonnant, il attrapa sa main, et la serra dans la sienne, sans pour autant détacher son regard de l’horizon. Il allait revenir, et il était hors de question qu’il rate ce moment. Tant pis pour l’école demain, il irait quand même, il ne serait pas fatigué – du moins, pas assez pour rester au lit une journée de plus. Il voulait juste voir Nathan.
Juliet – Il a téléphoné tout à l’heure, tu le sais. Il a dit qu’il n’était pas sûr de rentrer cette semaine, et qu’on ne devait pas l’…
Sohan – Il m’a promis qu’il me conduirait à mon entraînement de foot demain après l’école, alors il va rentrer bientôt.
Son visage était impassible, et dans sa voix résonnait l’assurance tranquille de celui qui était certain des informations qu’il avançait. Sa mère ne répondit rien, se mordant pourtant les lèvres. Elle était jeune, et ses cheveux dorés retombaient en cascade sur ses épaules nues. Ses yeux bleus étaient voilés par le doute, mais révélaient un bonheur que, même si elle l’avait souhaité, elle n’aurait pu dissimuler. Son fils, bien que ressemblant davantage à son père, possédait le même sourire taquin qu’elle, et ils partageaient tout deux une sérénité que rien ne semblait pouvoir ébranler. Rien, sauf l’inquiétude de ne pas voir l’être aimé arriver. Elle avait rencontré Nathan Connelly il y a de ça bien des années, et n’avait pas attendu longtemps pour aller vivre chez lui. A partir de là, tout s’était précipité, et, malgré la désapprobation de ses propres parents, à vingt-cinq ans, elle était mère d’un enfant de cinq ans et surtout, plus heureuse que jamais. Seul le métier peu commun de son mari l’empêchait d’avoir la vie parfaite à laquelle elle avait toujours aspiré. Malgré tout, elle ne disait rien, sachant pertinemment qu’elle ne pourrait rien y changer. Tout comme Sohan, Nathan était borné, et rien ne parvenait à le faire changer d’avis, surtout par la paranoïa démesurée de sa femme.
Sohan – Le voilà !
Effectivement, une voiture venait de se garer à l’entrée, et une silhouette en sortit bien rapidement. Le petit garçon sauta à l’intérieur, et courut jusqu’à la porte d’entrée, déjà en place lorsque son père appuya une première fois sur la sonnette. Ouvrant la porte avec enthousiasme, il courut dans les escaliers, ignorant la voix de sa mère, lui recommandant de faire attention. Celle-ci le suivit malgré tout, et elle les retrouva en bas des marches, Sohan accroché au cou de l’homme. Elle eut un large sourire, et se précipita à son tour vers Nathan, nouant ses bras autour de sa taille malgré les protestations de l’enfant qui se plaignait d’étouffer.
___________ Les nuits paraissaient de plus en plus longues, et au fur et à mesure que l’hiver s’installait, leur cœur se glaçait, leur regard s’assombrissait. L’espoir qui avait tant bercé leurs songes au cours des derniers mois s’amenuisait, finalement réduit aux cendres d’un passé qui n’était plus. Pourtant, aucun d’entre eux ne voulait admettre ce qui était maintenant évident, et lorsqu’ils parlaient de son retour, ils parlaient toujours d’un futur proche, se refusant d’accepter l’idée qu’il puisse ne plus jamais réapparaître. Comme tous les soirs, le dîner se fit dans le calme le plus complet, et l’enfant autant que la femme semblait se complaire dans un silence qui aurait auparavant semblé déplacé. Il avait suffi d’un simple retard, un retard qui s’était prolongé, et d’un appel qui n’était pas venu, les nouvelles pourtant hebdomadaires qu’ils n’avaient pas reçues. L’inquiétude s’était installée dans leurs habitudes, et le sourire qui s’affichait un jour leur lèvre avait peu à peu disparu. Pourtant, Sohan se raccrochait à la mince parcelle d’espoir qui vivait toujours en lui, persuadé que si son père était mort, il l’aurait su, il l’aurait ressenti au plus profond de lui. Et, alors qu’il faisait du mieux qu’il le pouvait pour ignorer le goût de sang qui emplissait sa bouche, et il enfonçait son poing dans le visage de ceux qui ricanaient autour de lui en insinuant qu’il ne reviendrait plus, encore et encore, jusqu’à ce qu’ils le supplient d’arrêter. Du petit garçon doux et enthousiaste, il était rapidement passé à un stade tout autre, celui de la violence gratuite et de la vengeance. A onze ans, il se comportait comme s’il en avait cinq de plus, et avait rapidement repris le flambeau de Nathan – il chassait les méchants, à sa manière. Sa maturité contrastait avec son inconscience, et lorsqu’il se jetait dans la gueule du loup pour protéger ce en quoi il croyait, il n’était ni un enfant, ni un adulte, il vacillait entre les deux, d’un pied à l’autre, s’efforçant de répondre au mieux à ce que l’on lui demandait. Son entrée dans l’adolescence s’était faite avec fracas, et il ressentait dorénavant le départ de son père comme une trahison, l’amenant parfois à le haïr du plus profond de son âme, et d’autres fois, à étouffer ses sanglots dans son oreiller pour que Juliet ne l’entende pas. Son idéal s’était brisé, et il était seul à devoir ramasser les pots cassés, seul à pouvoir entourer sa mère de ses bras trop petits pour la serrer contre lui, seul à devoir la calmer pour qu’elle arrête de pleurer. Alors il lui en voulait, de ne rien dire, de ne pas prévenir. Il s’imaginait que son père devait se cacher, traqué par un quelconque monstre, et qu’il finirait par revenir. Il s’imaginait ses excuses, le bonheur remplissant à nouveau les pièces de leur logis, il s’imaginait la fin heureuse que personne ne voyait jamais arriver. Il se réfugiait dans sa naïveté encore bien enfantine, refusant d’être confronté à la dure réalité.
Juliet – Tu vas à ton entraînement, demain ?
Sohan – Non, j’ai arrêté le foot, je te l’ai dit hier. Et avant-hier.
Cassant, il jeta un regard sombre à sa mère, qui se pinça les lèvres sans répondre. Elle se saisit du verre de vin qu’elle s’était servie au début du repas, et plongea ses lèvres dans le liquide froid, fermant les yeux tandis que son fils poussait un soupir agacé. Il ne supportait pas la voir boire. Non pas que ce soit habituel, mais le vin rouge était le vin préféré de son père, alors qu’elle avait toujours mieux aimé le blanc. Elle changeait des détails chez elle qu’elle pensait subtil, afin de le retenir auprès d’elle, et échouait lamentablement. Il ne lui disait jamais, mais avait de plus en plus de mal à retenir son irritation. Il ne supportait plus d’être celui qui avait encore un peu la tête sur les épaules, il n’aimait pas avoir à endosser des responsabilités qu’il n’avait jamais demandées à obtenir. Alors qu’il se sentait tiré vers l’avant, il n’aspirait qu’à retourner en arrière, à retourner à ce comportement insouciant qui avait toujours été le sien. Finissant son assiette en vitesse, il repoussa brusquement sa chaise et se dirigea vers la sortie de la cuisine.
Juliet – Depuis quand ne demandes-tu plus la permission pour sortir de table ? fit la voix indignée de sa mère de son dos.
Sohan – Depuis que tu ne prends plus la peine de te maquiller, ni même de te coiffer, lorsque tu sors faire des courses.
Un nouveau silence accueillit sa réponse, et il alla s’enfermer dans sa chambre en claquant la porte. Après cinq minutes, il regrettait déjà et ne souhaitait qu’une chose : retourner à ses côtés et se blottir contre elle, les yeux rivés sur un film minable, comme tant d’autres fois. Mais la sonnerie du téléphone l’interrompit, et il sortit rapidement du lit sur lequel il s’était jeté quelques minutes plus tôt. Le téléphone ne sonnait plus jamais depuis déjà bien longtemps, et il ne pouvait s’empêcher d’espérer entendre les cris furieux de sa mère lorsqu’elle reconnaîtrait la voix de Nathan. Alors il entrebâilla la porte de sa chambre, et écouta en silence les pas précipités de Juliet, sûrement en proie au même espoir que lui. Le cœur battant, il resta immobile, tentant de saisir les bribes de la conversation qui se déroulait dans la pièce à côté. Sans comprendre ce qu’il se passait, lorsqu’il entendit un bruit sourd, il sentit ses jambes fléchir sous son poids, et son ventre se tordit violemment. Sortant avec lenteur de sa chambre, les premiers sanglots de sa mère se firent entendre, le tétanisant. Il l’aperçut quelques secondes plus tard, recroquevillée à côté du fauteuil, le combiné du téléphone à ses pieds. Et il se précipita sur elle, la prenant une nouvelle fois dans ses bras, la berçant doucement, et ce pendant si longtemps qu’elle finit par s’endormir contre lui. La flamme en lui venait de s’éteindre brusquement, et ses yeux, devenus troubles, étaient posés sur une photo de famille qui datait de la dernière fois où ils avaient été ensemble.
Dernière édition par Sohan D. Connelly le Lun 23 Mar - 11:29, édité 9 fois | |
| | | | Sohan D. Connelly
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| | Sujet: Re: Drake ; please forgive me. DONE Lun 16 Mar - 4:52 | |
| C’était un de ces endroits à l’ambiance glauque, lumière tamisée, ivrognes affalés sur les canapés, regards s’accrochant pour se détourner immédiatement. Il était là, une fois de plus, accoudé au bar, un verre de bière à moitié terminé devant lui. Ce n’était pas le premier, et certainement pas le dernier. Il ne partirait qu’à la fermeture du café, vacillant jusqu’au motel qu’il occupait à quelques rues de là. Cela faisait plusieurs semaines qu’il était là, à la recherche du démon qui lui avait échappé à Phoenix. Loin d’accepter l’idée de le laisser s’en tirer, il l’avait traqué jusqu’ici, et, sachant qu’il finirait par y revenir, avait décidé de s’établir le temps qu’il faudrait dans la ville, occupant chaque soir le même siège, rentrant chaque soir à la même heure, dans un état à chaque fois plus pitoyable que la veille. Il s’écroulait toujours sur le même lit dont les draps n’avaient toujours pas été changés, se réveillait toujours avec la même migraine, jurant qu’il se mettrait au travail un peu plus tard. La vérité, c’est qu’il ne sentait pas le courage de le retrouver. Il voulait juste le surprendre une nouvelle fois, et en finir. Laisser libre cours à sa violence, détruire le mal à son origine, comme il le faisait depuis ses quatorze ans. Sa vie n’avait pratiquement pas évolué en onze ans, et ses rancœurs restaient les mêmes qu’auparavant, ses rêves aussi d’ailleurs. Il n’aspirait pourtant qu’à détruire, détruire ce qui lui restait de vie. Il ne faisait pas ça par héroïsme, il ne se battait pas par désir de répandre le bien, il n’était pas et ne serait jamais Nathan Connelly. Il était le garçon sombre qui se vengeait un peu plus à chaque démon éliminé, il était le type qui avait oublié d’être quelqu’un de bien, rangeant ses idéaux au placard, et son cœur avec eux. Il avait oublié depuis longtemps le sens du devoir, la protection des innocents. Consumé par son mal-être nauséeux, ayant grandi dans le regret et le chagrin, il ne vivait plus que de ça, et il en voulait parfois tellement aux victimes qu’il sauvait les unes après les autres, celles qui avaient eu plus de chance que son père. Il aurait voulu les détruire à mains nues, et sans s’en rendre compte, il devenait aussi mauvais que ceux qu’il se vantait d’exterminer. Il était le démon en lui-même, il était le tueur avec une âme, il était le diable avec une conscience, cette petite voix qui venait parfois lui rappeler qu’il n’avait pas à faire ça. Et lorsqu’il se rendait compte des extrêmes qu’il atteignait, sa colère n’en devenait que plus grande, le dégoût prenait toute la place, et, comme ce soir, il noyait son amertume dans quelques verres, whisky, bière, tout ce qui lui tombait sous la main, attendant l’euphorie qui ne venait jamais. Cela faisait longtemps que l’alcool n’avait plus l’effet escompté sur lui, lui permettant simplement de se calmer pour quelques heures à peine.
Barman – Hé petit, tu n’as pas mieux à faire que de squatter ce bar miteux ? Quelqu’un à voir, des devoirs à faire peut-être ?
Le jeune homme redressa la tête d’un air maussade, et finit son verre d’un cul sec qui ne fit qu’accentuer la nausée qui le tenaillait depuis l’aube. Regardant autour de lui, il observa les silhouettes avachies sur le comptoir, les regards vides posés sur des choses qu’ils ne voyaient probablement pas, les rides prématurées sur des visages qui avaient dû être séduisants à une époque, et il ferma les yeux. La mort flottait dans cet endroit, la mort dans sa pire forme : celle de l’autodestruction massive, et elle avait l’odeur de la vodka. Ricanant doucement, il reposa ses yeux sur le barman, qui lui adressa un sourire bienveillant. La cinquantaine, les cheveux gris, des rides au coin des yeux, il était la seule chose qui ne semblait pas pourrie ici.
Sohan – Que puis-je donc avoir à faire de mieux que de savourer une bonne bière dans un endroit si charmant, un vendredi soir ? Tiens, d’ailleurs, ressers-moi donc en une, ajouta-t-il avec un signe de tête.
Un rictus ironique se dessina sur ses lèvres lorsqu’il vit le vieux rouler les yeux au ciel en s’exécutant. Sortant une cigarette de sa poche, il l’alluma sans même vérifier si cela était permis – après tout, le couple dans le fond du café ne semblait pas non plus s’occuper de ce qui était interdit ou non. La portant à ses lèvres, il tira nerveusement dessus tandis que sa main droite tapotait avec rapidité sur le comptoir. La bière ne tarda pas à être déposée devant ses yeux, et il s’en saisit aussitôt, tentant d’ignorer les lancements de son crâne, l’avertissant par avance de ce qui allait l’attendre le lendemain.
Barman – Tellement de choses, petit, tellement de choses. Tu n’as personne à voir ? Une petite amie, par exemple ? Tu ne vas pas me faire croire qu’avec une gueule comme la tienne, tu es seul ?!
Cette fois-ci, il éclata franchement de rire, et descendit d’une traite la moitié de son verre. Croisant le regard sérieux de l’homme, il finit par hausser les épaules et plonger sa main dans sa poche, en retirant son portable. Hésitant, il se mordit les lèvres, jetant un coup d’œil par la fenêtre. Peut-être qu’une partie de chasse nocturne ne lui ferait pas de mal… Puis ses yeux se reposèrent sur l’objet qu’il tenait toujours dans sa main, et, faisant glisser par réflexe la liste des noms de son répertoire, il finit par s’arrêter sur celui qui semblait toujours l’avoir secouru auparavant. Sa muse, sa drogue douce, celle qui semblait pouvoir guérir tous ses maux. Sasha. Un sourire éclaira son visage tandis qu’il composait son numéro avec la force de l’habitude, sachant pertinemment bien que malgré l’heure tardive, elle décrocherait.
Dernière édition par Sohan D. Connelly le Lun 23 Mar - 11:06, édité 4 fois | |
| | | | Thalyss C. Leadow
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| | Sujet: Re: Drake ; please forgive me. DONE Lun 16 Mar - 19:01 | |
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| | | | Sohan D. Connelly
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| | | | | | Drake ; please forgive me. DONE | |
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Bon jeu.