Return to me salvation •• R. Red & Mesiopée

C'était une nuit sans lune. Une de ces nuits où, d'après les contes racontés aux petits enfants, les jolies demoiselles devaient rester à la maison et verrouiller les portes de leurs petites maisons, car les loups étaient de sortie. Les nuages étaient sombres, épais, ils étaient tellement lourds qu'ils semblaient écraser la ville de leurs poids. Il avait quitté le Bloody Velvet tôt, ce soir-là. L'odeur du tabac et de l'alcool lui brûlaient la gorge et il ne parvenait pas à se défaire de cette sensation de nervosité et d'irritation ; qui ne disparaissaient pratiquement plus, depuis quelques jours. Même la peau soyeuse de Soren et les mots doux qu'elle susurrait à son oreille, après l'avoir entraîné dans un coin sombre et éloigné du club, ne lui avaient pas apporté une grande satisfaction. Il n'y arrivait pas ; il n'arrivait pas à penser à autre chose. Témaïssa occupait toutes ses pensées. Elle emplissait son esprit, elle faisait battre son cœur plus fort. Le souvenir de son regard noisette lui dérobait un sourire, juste avant que la dure réalité ne vienne le frapper, et qu'il serre ses mâchoires à la simple idée de ce qu'elle était devenue aujourd'hui. La revoir était à la fois un cadeau et une malédiction. Et Léandre était perdu entre deux mondes, marchant les yeux fermés, trébuchant... hésitant. Jamais il n'avait hésité. Sa confiance en soi était presque irréelle, le rendait prétentieux et pathétique aux yeux de ses semblables. Mais son instinct ne l'avait jamais trompé, à l'inverse de ceux qui chuchotaient et conspiraient dans la nuit en le traitant de fou et d'idiot. Alors que maintenant... Maintenant, il n'était qu'un misérable pantin, une marionnette dans les mains délicates de celle qui était destinée à être sa pire ennemie, alors qu'il y eut un temps où il l'avait aimé. Plus que tout. Plus que la vie. Il l'aimait sans doute encore - autrement, sa réaction face à leurs retrouvailles récentes serait dépourvue de toute logique. Mais il détestait cette possibilité. Il haïssait l'idée même d'éprouver encore des sentiments à son égard. Parce qu'il l'avait quitté, voilà des années maintenant. Il avait cru oublier son odeur, son regard, son rire cristallin et les petites étincelles qui dansaient dans ses yeux lorsqu'elle souriait. Léandre poussa un râle, frustré, quittant le Bloody presque en courant, comme s'il cherchait à fuir toute compagnie, aussi délicieuse et agréable soit-elle. La lourde porte claqua derrière lui, et les ténèbres vinrent l'accueillir, à bras ouverts. Il aurait voulu échapper à tout ça. Oublier. Ne serait-ce que pour cette nuit. La légère brise nocturne vint chatouiller ses cheveux bruns, décoiffés, comme d'habitude. Il s'arrêta, au milieu de la ruelle, fermant les yeux et respirant à pleins poumons le parfum qui flottait dans l'air. Répugnant et attirant à la fois. A quel point fallait-il être naïve pour une humaine, afin d'être effleurée par l'idée de quitter son petit chez-soi, si doux et accueillant. Sécurisé. Il aurait préféré croiser le chemin d'un ange. Comme si tout à coup, il avait besoin de se rassurer, de se prouver qu'il était toujours le même ; un monstre sans cœur, sans pitié, qui ne laisserait jamais la vie sauve à ce que la nature avait pu faire de plus maladroit et inutile ; un hybride-ange, censé protéger les innocents, veiller sur la race humaine. Cette race humaine qui se détruisait, sans que personne n'ait besoin d'intervenir. C'était dans leur sang, toutes ses émotions négatives ; la colère, l'envie, la vengeance, la jalousie. L'être humain en lui-même était maléfique - les démons, comme Léandre, n'étaient là que pour le confirmer, leur ouvrir les yeux sur leurs natures véritables. Et pourquoi pas les aider dans cette tâche amusante qu'était de s'entre-tuer.

Le quartier où il finit par s'égarer, suivant l'odeur de sa victime, était ancien, et surtout, en dépit des boutiques et autres endroits si adorés par les humains, il semblait complètement déserté, une fois la nuit tombée. Les habitants du coin, croyaient-ils plus aux légendes ? Étaient-ils plus prévenants que les jeunes qui n'hésitaient pas à se promener dans les ruelles sombres, avec un taux d'alcool dans leur sang qui rendait leur odeur encore plus dégoûtante ? Sûrement. Les fenêtres fermées et le silence qui régnait sur les lieux semblait le prouver. Heureusement que parmi un tas de moutons, aussi intelligents soient-ils, il y avait toujours une petite biche égarée et perdue. Avait-elle oublié ce qu'on lui racontait, lorsqu'elle était petite ? Les demoiselles ne devraient pas sortir la nuit. Un loup se retrouve toujours non loin, guidé par ses petits pas rapides, son souffle caramélisé, empli d'inquiétude et de peur... comme si elle sentait sa présence... Comme si elle voyait d'ores et déjà ses yeux bleus et luisants, qui la suivaient, la détaillaient, la dévoraient presque. Les nuages étaient épais, mais la lune curieuse voulut jeter un coup d'œil au spectacle qui s'offrait à ses yeux avides ; au coin de la rue, sa lumière pâle vint éclairer le visage de Léandre. Et les ténèbres même semblèrent horrifiés par la vision de son sourire en coin.

« Et en passant dans un bois, elle rencontra compère le Loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n'osa, à cause de quelques Bûcherons qui étaient dans la forêt... » sa voix, douce et mielleuse, se répandit entre les vieux murs de la ruelle, et il savoura avec le plus fin des plaisirs le hoquet de surprise que la jeune fille réprima, virevoltant avec la grâce d'une ballerine, tandis que son regard apeuré scrutait les alentours, le cherchant dans l'obscurité. « Il lui demanda où elle allait ; la pauvre enfant, qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un Loup... » poursuivit-il sans que le sourire ne disparaisse de ses lèvres. Il aimait tant se dissimuler ainsi, se cacher, jouant avec ses victimes, jusqu'à les rendre folles. Mais l'impatience se lisait à travers ses yeux qui étaient d'un bleu glacé, clair et froid, à en donner des frissons. Et il ne tarda pas à sortir de l'ombre, silencieux et félin, sans la quitter du regard. « Personnellement, je ne vois pas de Bûcherons. Et toi, petit Chaperon Rouge ? » Elle semblait paralysée. Immobile, telle une statue, tout en restant fragile et délicate, telle une poupée en porcelaine. Sa peau lisse était belle, sous l'éclat de la lune - même si celle-ci, soupçonnant les horreurs à venir, s'était à nouveau cachée derrière les nuages. Ses lèvres pulpeuses tremblèrent. Petit agneau effaré. Un pas vers elle - voilà qu'elle recule et arrive sur une grande place, totalement vide ; un terrain de jeu encore plus excitant. L'envie brûlante de franchir cette distance qui les séparaient. Le désir fou de la faire souffrir et de la forcer à le supplier... mais pas de la laisser en vie, non. De la tuer plus vite. Mais en l'espace de quelques secondes, le prédateur se sentit désarmé. Déconcentré. Dérangé dans son intimité. Une odeur vint se mélanger à la peur ressentie par l'inconnue, tremblante comme un moineau pris au piège dans une cage. Familière, mais sans doute pas appréciée. Il pouvait sentir un semblable s'approcher, et ça ne lui fit guère plaisir.

Mais qu'est-ce que la normalité ? Un moule, oui c'est un bon vieux moule, construit avec un certain nombre de caracteristique. Il y a ceux qui rentre aisément dedans, ce qu'on force à rentrer, puis il y a ceux qui ne veulent pas rentrer dedans et ceux qui ne peuvent simplement pas.. Comme le dit si bien Smile; ce sont les bizaroides, ceux qui ne rentre pas dans le moule de la normalité et qui défie les codes..
Parce que ses yeux sont aussi noirs que la nuit, que sa bouche deborde tragiquement sur ses joues et que sa peau est blanche comme la lune, Red Smile a tout de suite était mis de ce côté. Parce que ses actes n'ont pas de réels sens aux yeux des autres, le clown a tout de suite était classé chez les monstres, les psychopates, les fou. Mais qu'est-ce que la folie dans ce cas ? Battre sa femme à mort devant ses enfants, tuer l'amant du mari pour lequel tu as tout sacrifier, conduire sa voiture sous l'effet de l'alcool et renverser un pauvre passant sans t'arrêter pour lui.. L'energumène semble avoir compris ce que pourrait être la folie, il s'agit simplement du chaos, de l'instabilité perpetuelle du moindre petit détail et de l'incontrôlable fatalité du destin.. Aucune justice, aucune pitié, aucune moral, aucuns buts, aucun sérieux, transgresser les règles déjà établises pour ne laisser faire que le chaos du destin..

Ce soir, aucune lune ne pourra accompagner les faibles lumières des lampadaires de la ville. Les reflets de celle-ci pouvait à peine éclairer les sombres et imposants nuages qui recouvrait le ciel noir. Une nuit idéale pour se défouler un peu sur les humains qui ne croivent pas aux legendes urbaines. C'est exactement ce a quoi Smile pensait en ce moment, se défouler. Tous ces conflits entre hybrides Anges et démons, ces conneries d'équilibre le fatiguait et ne le faisait pas vraiment rire. De par sa réputation sinistre, l'hybride avait de nombreux ennemis pour combler son ennui et ses desirs chaotiques. Enormement chez les chasseurs et la plupart des Anges, mais egalement parmis ses semblables, à cause de son absence de but, son apparence et ses actes dénué de sens.
Mais au lieu de faire son habituelle variante du chasseur chassé de certaines fin de soirées, il fallait ce soir visé plus haut.. Plus de difficultés, donc plus d'amusement. Il fallait s'attaquer au loup cette nuit, il fallait suivre la breubis chétive, pour tomber sur son prédateur.. Foutaise, foutaise et re-foutaise, pourquoi toujours tout compliquer quand on peut faire si simple. A quoi bon pieger un piegeur rusé et aussi malin que ses traits le decripte. Il ne fallait pas attendre. Il ne fallait surtout pas laisser passer cette chance de rencontrer cet homme que tout oppose au Clown non plus. Cet avide créature remplis de l'avidité du sheitan, mais egalement de sa ruse, de sa raison et de son sadisme.

La strategie de Red ne reposait sur aucuns pilliers, elle était aussi droite qu'une lignes, ne pouvait être raisonnable. Cette nuit-là, Red irait voir ce fameux Leannndre, aussi beau que sadique, aussi mignon que ce crétin de Jesus. Cette nuit-là, Red avait fouiller delicatement sa petite zone de jeu habituelle quotidien, "ses rues" comme on dit dans le jargon. Rien. La diminution automatique de l'odeur d'hybride de léandre était trop parfaite pour qu'elle soit drôle. La sinistre silhouette fouilla les quartiers adjacents, puis par un coup de bol aussi grotesque que son maquillage, il retrouvit sa trace.. Une petite trace plutôt faible qui ferait pourtant sa chance. Une fois quelque rues plus loin, il entendait le sifflement de sa voix suave et elegante barbonnait une comptine dépassé. Il entendait les cloquements de pas de la victime effaré d'horreur et de suprise. Il était là.
Il approcha doucement, il n'allait pas se pressipiter.. Marchant calmement, presque sereinement, sans sentir aucun danger, aucunes mauvaises vibrations, il finissa par se tenir non loin de lui, une dizaine de mètres tout au plus. Son odeur était là, l'autre avait déjà du la reperer depuis quelques minutes. Red Smile s'avança, sortit de l'ombre et brisa le bruit du meurtre..

- Bienvenue au seigneur Léandre, roi... hmmm... de la beauté, seigneur du...du...du royaume de la classe in-car-Né, archi-duc des plaisirs ssssadiques, port des masques... obligatoire !

Avant que l'autre ne réagisse, la vile créature marchait déjà petit à petit vers le beau jeune homme qui n'avait pas l'air d'être enthousiaste. Arrivant à sa hauteur, il repris la parole comme de rien n'était, en lui ouvrant son veston sous le nez.

- Je n'ai pas d'armes pour toi mon.. voyou.

Refermant son veston, puis jetant un oeil a la place d'un oeil, il poursuivit..

- Les présentations sont déjà faites.. passons ces moutons-là.. Je t'avais promis du grandiose, du... spectacle et de la véritable foooLIE.. me voici. On va torturer... cette demoiselle.. heu.. tous les deux et je vais de faire un cours sur la torture SOUS la foliiie..hihi..hi

Il pointa du doigt une direction en s'éloignant de deux pas de son interlocuteur visiblement hostile à la grosse marade. Le doigt pointe directement sur l'humaine déjà morte de toute façon. Son odeur degueulasse d'humaine empestait à 4 kilomètres, elle était déjà repéré depuis longtemps, et impossible de pas renifler ça bon sang.

[HS: Je pense qu'il faudrait donc garder l'alternance des réponses Leandre-Red-Ange (désolée, pas le temps de retrouver ton nom lol).]

MESIOPEE

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» MESIOPEE •• «les philosophes n'ont fait qu'interpréter diversement le monde ; il s'agit maintenant de le transformer»