••Mikhaïl ▬ Praying for absolution [end]

Portrait psychologique & physique

CARACTÈRE • On ne peut pas dire que la sociabilité soit un trait de caractère présent chez Mikhaïl. En effet, depuis tout petit, il a ce côté solitaire, aspect qui se retranscrit aussi dans sa profession. Certes, il assure l’office de temps à autres, mais une fois cela terminé, disons qu’il ne va pas se réfugier dans les bars ou autres endroits pleins à craquer. Il préférera rester chez lui, à étudier, lire, ou à l’église, à rester prier. Le calme parfois oppressant régnant dans les églises ne le dérange pas, au contraire, il le recherche, car ce silence révérencieux peut optimiser la communication avec le divin. Mikhaïl n’habite pas en ville, mais plutôt aux alentours parce qu’il déteste le bruit. Entendre les klaxons et le bruit de la circulation, ça, il est obligé, c’est le lot de tous ceux qui habitent dans les grandes villes, mais il vit dans une ruelle sombre, pavée, et peu passante, ce qui limite les dégâts, même si les nuisances sonores, elles, demeurent. Il a un esprit assez libre, large, a contrario de certains autres religieux aux tendances extrémistes. Il ne blâme pas les relations conjugales pour les religieux, mais il s’il devait pointer du doigt quelque chose, ça serait sans doute l’esprit trop obsessionnel de certains, qui n’hésitent pas à s’auto-flageller pour se punir. Il a, seulement, fait voeu de chasteté mais ne se déroge pas de ses principes, à quelques rares exceptions.Mais ça ne veut pas dire qu’il est du genre à s’interdire constamment de pécher. Vous savez, les hommes d’église sont régis par des règles parfois trop strictes, mais Mikhaïl a toujours eu un problème avec les règlements, et par extension, avec l’Autorité. Il a besoin d’évoluer en roue libre, il n’aime pas qu’on lui dicte sa conduite ou qu’on le force à rentrer dans un moule qui, finalement, ne lui convient pas. Ne faites pas de lui quelqu’un de débauché ou de libertin, ça ne serait que diffamation, car il a toutefois des principes, et qu’il observe sans s’y déroger. Cette pseudo-rébellion connut son apogée quand il était adolescent, et quand il fit les 400 coups. Tout ce qu’il voulait, c’était vivre normalement, comme tous les autres garçons de son âge, mais malheureusement pour lui, le milieu religieux et strict duquel il est issu ne jouait pas en sa faveur. Cela ne l’empêcha pas de commencer à fumer et d’avoir sa première expérience sexuelle à l’âge de 19 ans. J’en conviens, il n’y en eut plus par la suite, ou occasionnellement, mais ce genre de déviance était très rare. Tout ça pour dire que -et croyez le ou non, ce n’est pas forcément en rapport avec sa condition de prêtre- Mikhaïl n’est pas du genre à coucher ici et là, il n’est pas intéressé par les aventures d’un soir, et il ne conçoit pas le sexe uniquement pour le plaisir. Si cela doit se faire un de ces jours, cette relation devra être durable. Malgré le fait qu’il déteste devoir entrer dans un moule, il affectionne néanmoins un certain confort -que ce soit au niveau matériel ou affectif- et il ne fuit pas vraiment la routine. Il a juste besoin de repères, ce qui fait que, quand il arrive dans un endroit inconnu, il a toujours un peu de mal à s’adapter, bien qu’il finisse par y arriver.
Paradoxalement, Mikhaïl est du genre à se faire tout seul, il n’a besoin de personne pour arriver à ce qu’il est. Autant dire qu’il n’a besoin de ni guide, ni mentor, ni conseiller, il est une sorte d’autodidacte. Il reste ainsi relativement indépendant, et c’est d’autant plus pour cette raison qu’il aime être en solitaire. Il s’est toujours suffi à lui-même, et cela n’est pas près de changer. Côté savoir, il possède une quantité impressionnante de livres, qu’il glane ça et là auprès des bibliothèques. De quoi parlent ces livres? Religion et théologie, principalement, mais aussi qui portent sur le surnaturel et le paranormal. Si certains trouvent cette lubie déconcertante, ne connaissant que le côté prêtre de Mikhaïl, pour ce dernier, c’est quand même plus logique, quand on sait qu’en réalité, il est prêtre exorciste. Pour ce faire, il se doit d’avoir certaines connaissances à la fois sur le monde physique, le monde surnaturel et le monde paranormal. Quand il était plus jeune, il a passé de nombreuses heures à lire, encore et toujours, se documentant sur divers sujets, ayant toujours voué un certain intérêt pour le surnaturel. A la base, Mikhaïl est quelqu’un de très logique et de très rationnel. On n’irait pas dire qu’il a l’esprit cartésien, mais presque. Etre un homme d’église n’empêche pas d’avoir un intérêt pour la science et la technologie.
Par ailleurs, le jeune homme sait faire preuve d’une franchise parfois déconcertante. En effet, quand il a quelque chose à dire, que ce soit un conseil, un reproche, ou quelque chose du même acabit, il ne prend pas de pincettes et dit ce qu’il a a dire, quitte à vexer. Il est toujours de bon conseil, et à l’écoute des gens. Il n’hésite pas à aider une brebis égarée à retrouver son troupeau (a). Il s’occupe aussi de bon nombre de personnes qui viennent se confesser, et autant dire qu’il doit savoir garder son sérieux, car ce n’est pas l’envie de rire qui lui manque en entendant certaines confessions. Il peut paraître un brin moqueur, voire sarcastique ou même cynique, il n’en est pas pour autant méchant.
Et quand on dit que Mikhaïl a du caractère, ce n’est pas mentir, et pour cause. Très colérique, il a tendance à vite se mettre en pétard et il devient difficile à calmer. Les colères qu’il pique sont souvent monumentales. Il se peut que ce trait de caractère lui reste de son adolescence frondeuse, à l’époque où il envoyait tout valser. Autant dire aussi que Monsieur n’a pas beaucoup de patience, et il a tendance à partir tous azimuts. Il a tendance à parler vite, mais pas fort, il est toujours pressé et sur le qui-vive. Il développe certaines manies qui ont tendance à stresser et à agacer. De même, il n'est pas réputé pour sa patience, et il agit toujours sur un coup de tête pour le regretter ensuite. Mais il a l’avantage de ne pas être rancunier. Après tout, ne dit-on pas que Dieu est miséricorde, et qu’il sait pardonner? Où irait le monde si les hommes d’église avaient la rancune tenace?
DÉFAUT DOMINANT • Son côté caractériel et impulsif.
QUALITÉ DOMINANTE • Son sens du devoir et des responsabilités.
MANIES & HABITUDES • Ses manies seraient trop longues à énumérer. Sachez toutefois que lesdites manies ont vite tendance à agacer. Comme par exemple pianoter nerveusement sur une table, taper du pied par terre, comme pour battre la mesure sans qu'il y ait pour autant une musique de fond, taper sur la table avec un stylo, toutes ces petites choses tellement banales et qui agacent -un peu- beaucoup.

APPARENCE PHYSIQUE • Que dire de Mikhaïl, si ce n’est que c’est un type plutôt banal? Ni trop grand, ni trop petit, sa taille se situe juste dans la moyenne. Il mesure environ 1m87, pour 80 kilos. Sa silhouette est fine et élancée, finement musclée, la silhouette du type de 25 ans lambda, quoi. Il est un de ces hommes avec un buste taillé en V, qu’il dissimule souvent sous ses habits de religieux. Si au moyen-âge, il aurait porté la bure, à présent, il porte souvent une de ces robes noires, un peu de celles qu’ont les juges et les avocats. Ca, c’est dans la vie de tous les jours. Au premier coup d’œil, on voit qu’il est un homme d’église. Autour de son cou pend une croix chrétienne en bois, signe ostentatoire de sa religion et représentative de sa profession. Lors de l’office, il porte un habit blanc. Il se dégage de lui une certaine aura qui fait que les gens sont impressionnés en sa présence. Ce n’est, pourtant, qu’un « petit jeune » de 25 ans…Allez savoir si c’est son statut de prêtre ou lui-même qui incite au respect. Bref, une chose est-il, c’est qu’au premier coup d’œil, on voit qu’il a un statut plus important, ou tout du moins, différent de Monsieur et Madame tout le monde. C’est une sorte de présence qu’il a, une façon qu’il a de se faire respecter, on ne peut pas vraiment parler de charisme, mais bon.
Quand on sait que Mikhaïl ne sort que rarement, ce n’est guère surprenant de voir son teint pâle, sa peau claire, d’albâtre, qui a tellement de mal à prendre des couleurs. Et pour cause, restant sans cesse en retrait dans son église ou dans son appartement ombragé, Mikhaïl prend très peu le soleil. A dire vrai, il déteste cela. Venant de Russie, il n’est pas vraiment habitué au climat semi-désertique de Phoenix. La chaleur qui y règne est étouffante, et il n’est pas rare de voir le jeune homme les joues rosies par la chaleur et la sueur perlant à son front. De toute façon, il préfère l’ombre, une trop longue exposition au soleil pourrait lui être fatale -genre, coups de soleil, quoi-. Sa peau est douce et chaude, il donne souvent l’impression d’avoir été taillé dans du marbre, bien que ça ne soit pas le cas. Son corps ne présente aucune trace de lésions, si ce n’est que cette cicatrice qu’il a à l’arcade, vestige d’une mauvaise chute, et aussi au genou, obtenue lors de cette même chute. Sinon, rien, pas de trace de violence, ni quelque chose à cacher. Juste sa peau blême, encore et toujours. Des grains de beauté sur l’épaule, dans le dos. Un torse imberbe, un fin duvet cuivré, clairsemé, recouvrant ses avant-bras. A la main droite, une bague, ou plutôt une chevalière. Des mains de pianiste. Car il joue du piano. Des ongles courts, présentant parfois des tâches blanches. Et les vestiges de l’épisode pendant lequel il s’est coincé la main dans la porte, quand il était enfant.
Son visage est assez fin, et on voit bien qu’il est jeune. Il a les mâchoires carrées, un visage angulaire, qui reste bien proportionné. Loin de l’idée qu’on se fait de la divine proportion, mais c’est déjà ça, il y a plus ingrat. Il présente de légères tâches de rousseur, sur le nez, mais elles ne se voient pratiquement pas. Ses lèvres sont rosées et charnues, son nez est droit et légèrement aquilin. Ses yeux sont bleu-gris, yeux qui jadis, lui donnaient un air innocent et enfantin. Encore maintenant, ses yeux trahissent une certaine candeur, bien qu’il ait à côté l’air plus adulte. Enfin, Mikhaïl a les cheveux cuivrés, toujours bien coiffés. Jeune, il les portait longs, quand il était dans sa période rebelle, à présent, ils sont courts, quoique des fois, il laisse un peu de longueurs.

[note: Sarah est, au moment de sa rencontre avec Mikhaïl, contrôlée par le démon hybride. Ce même démon qui manipule Sarah pour tuer Mikhaïl. Sarah est également au courant de l‘existence des démons-hybrides. ]
Mikhaïl entra dans la bibliothèque. Un endroit où il aimait souvent aller. Il continuait de faire des recherches. Toutes portant sur le paranormal. Pour beaucoup, cette lubie était étrange, pour lui, ça dissimulait une toute autre réalité. En boitillant, à cause du cilice qui lui enserrait la cuisse, il escalada les quelques marches qui menaient à l’esplanade. Il poussa la porte vitrée, et se retrouva dedans. Le silence des lieux l’accueillit, impressionnant comme à l’accoutumée. On n’entendait que les tap-tap ponctuels des gens qui tapaient leurs textes à l’ordinateur. Mikhaïl passa devant la salle informatique, et il monta à l’étage pour accéder aux salles de lecture. Toujours en claudiquant, il alla jusqu’au rayon Sciences Occultes. Il parcourut rapidement les titres proposés, et s’empara d’un manuel. Ca parlait des prêtres exorcistes, certes, mais dans le cadre de la chasse des sorcières de Salem. Ce n’était, autrement dit, pas la bonne référence. Il décida néanmoins de l’emprunter. En plus d’autres bouquins sur la religion. Il s’en alla au comptoir, où il allait enregistrer son emprunt, quand une jeune femme fit irruption à côté de lui. Elle n’avait qu’un seul bouquin. Elle était brune, avec des yeux d’un bleu saphir. Elle portait un chandail bleu, qui mettait en valeur ses formes féminines. Elle avait l’air pressée et elle avait un seul livre.

« -Pardon, dit-elle, essoufflée, je n’ai qu’un livre, ça ne vous ennuierait pas si je passais avant? Vu que je dois retourner en cours après.
-Je vous en prie. Répondit Mikhaïl, un peu perplexe, mais il la laissa passer.
-Merci. »

Elle fit enregistrer son livre, et elle se retourna pour partir. Elle heurta l’épaule de l’homme d’église, et elle fit tomber son sac. Toutes ses affaires s’éparpillèrent sur le sol. Elle remit une mèche de cheveux derrière son oreille, avant de se baisser et de tout remettre dans son sac. Mikhaïl se baissa à son tour pour l’aider, et il lui rendit ses affaires. Elle jeta rapidement un coup d’œil à sa tenue, avant de filer. Mikhaïl resta perplexe, puis il s’en retourna à l’église, avec ses livres.

Le soir même, le jeune prêtre était resté à l’église, pour prier. Comme à l’accoutumée, il était seul, agenouillé sur le tapis rouge qui s’étendait devant l’autel. Ses mains étaient jointes en signe de prière, et ses yeux clairs étaient clos. Quand il entendit des bruits de talons hauts claquer sur les pavés du sol de l’église. Il arqua un sourcil, agacé, se demandant qui pouvait oser le déranger dans sa prière. Il finit par se lever, et se retourner lentement. Devant lui se retrouvait la jeune femme de la bibliothèque.

« -Salut! Fit-elle d’une voix légèrement incertaine.
-salut. Répondit-il, platement.
-Je…J’espérais vous trouver ici.
-Comment vous m’avez trouvé?
-Je viens régulièrement ici. Ce n’était pas difficile.-Je ne vous ai jamais vue.
-Ca n’a pas d’importance, coupa-t-elle. Je suis Sarah.
-Je suis Frère Mikhaïl.
-Je sais. »

Les présentations faites, Mikhaïl l’invita à s’asseoir sur le banc. Sarah accepta, avant de resserrer ses bras autour d’elle. Elle semblait fragile, et elle ne semblait pas être rassurée.
« -De quoi avez-vous besoin? S’enquit-il. D’une confession? D’une prière?
-Ca fait un moment que je ne me suis pas confessée. Cela vous ennuierait-il de m’écouter?
-Non, bien sûr. Je vous écoute. »

Et Sarah commença à parler, parler. La statue représentant la Vierge Marie les regardait. Dans le chœur, le Christ sur la croix, à l’agonie, semblait les guetter également. Mais la confession dévia bien vite. De fils en aiguilles, ils commencèrent à raconter leur vie. A rire. Mikhaïl entraîna Sarah dans le presbytère. Il déboucha une bouteille de vin, et il trinqua avec elle. Sarah lui parlait de ses études. Elle était dans une école d’art, et elle peignait. Il apprit aussi que ses fleurs préférées étaient les coquelicots. Des goûts assez singuliers. Sarah était spéciale. Très spéciale. Et elle lui plaisait. Non pas comme une aventure d’un soir, mais pour quelque chose de plus durable. Ils se retrouvèrent vite à s’embrasser, et à se caresser. Il pouvait être damné pour avoir commis le péché de luxure, il s’en fichait. Il coucha Sarah à même le sol pour s’allonger au dessus d’elle, alors qu’elle lui défaisait son habit. En dessous il avait une chemise et un pantalon en toile. Ils continuèrent de s’étreindre, avec passion. Jusqu’à ce qu’ils ne s’endorment l’un contre l’autre. Quand il se réveilla, le lendemain, Sarah n’était plus là. Il était néanmoins recouvert de son habit, jeté sur lui comme si on voulait l’empêcher d’avoir froid. Endolori, il se redressa, clignant des yeux à cause du soleil qui filtrait par la fenêtre sale. Il se leva, avant de se rhabiller. Il fit un saut par chez lui pour se doucher, et il sortit. Objectif? Retrouver Sarah.

Il alla sur le lieu de leur rencontre. La bibliothèque. Il resta à l’attendre toute la journée, mais elle ne revint pas. Le lendemain, il se décida à aller chercher l’adresse de l’école d’art. On le renseigna, et il s’y rendit. Il trouva Sarah, dans son atelier, en train de peindre des coquelicots sur une toile. Les coquelicots étaient dans un vase. Il toqua discrètement à la porte. Elle se retourna, et fut surprise de le voir là.
« -Oh, bonjour Mikhaïl. Dit Sarah, en posant ses pinceaux et sa palette.
-Bonjour Sarah. Je ne te dérange pas?
-Du tout. J’allais ranger, de toute façon.-Tu travailles sur quoi? Je peux voir?
-Je t’en prie. »
Elle sourit, alors qu’il contournait le chevalet pour observer la toile. Mikhaïl remarqua que Sarah avait un talent incontestable. Elle avait également une façon bizarre de peindre. Elle avait dans le geste une certaine nervosité, mais ça ne rendait pas trop mal. Elle s’était approchée de lui, et avait posé sa main sur son bras.
« -Qu’est-ce que tu en penses?
-C’est spécial. Mais réussi. Tu ne peins que des coquelicots?
-Non. Je peins d’autres fleurs. Des bleuets. Des tournesols. Des chardons. C’est laid, mais je trouve qu’il y a toujours du laid dans le beau et inversement. »
Il acquiesça, lentement. Il sourit à Sarah. Elle remit ses cheveux derrière son oreille. Avant de sourire d’un air embarrassé.
« -Ca m’ennuie vraiment que tu sois prêtre. Parce que…
-Je sais. Pour ce que j’ai fait, je suis damné au moins à vie. Je ne pourrai pas faire pire.
-Je suis désolée. Pour ton salut.
-Ce n’est pas grave. Le Purgatoire n’est peut être pas si mal en fin de compte. Le Paradis est un peu vide. On ne peut pas échapper à sa nature humaine. »

Sarah était l’allégorie du péché de luxure aux yeux de Mikhaïl. Mais quand déviances il y avait, il ne s’en formalisait pas. Il la voyait régulièrement depuis un mois maintenant. Et il la trouvait vraiment étrange dans sa façon de se comporter. Il avant noté ses sautes d’humeur, ses brusques changements. Il se disait que c’était parce qu’elle était lunatique. Même si des fois il y avait la démence qui apparaissait dans son regard. Cette même folie qui se retranscrivait sur sa toile. Mikhaïl avait déjà vu Sarah peindre. C’est comme si ses faits et gestes étaient contrôlés par quelqu’un d’autre. Elle ne paraissait pas être elle-même. Elle était autre. Et inquiétante. Un jour, il se rendit à nouveau dans son atelier. Il entendit des voix. Des éclats de voix, plus précisément. Il regarda par l’embrasure de la porte, puis il vit Sarah, agenouillée, en pleurs, en train de parler toute seule. Il crut vraiment que Sarah était en train de faire un délire paranoïaque. Elle était devenue hystérique.

« -Je ne peux pas. Gémit Sarah. Je ne peux pas. Noooon, laissez-moi! Allez-vous en! Je n’ai rien fait! Non! Partez! Laissez-moi tranquille! »

C’était clair, Sarah était devenue folle. Elle s’agitait, se prenait la tête entre les mains, et se recroquevilla sur le sol, en position fœtale. Elle pleurait. Mais elle semblait calmée. Il entra dans la pièce. Et il la releva, pour la serrer contre lui. Sarah posa sa tête contre son épaule, tremblante. Elle noua ses bras autour de sa taille.

Plus tard, il était allongé dans une couchette, à côté de Sarah, qui lui tournait le dos. Il tourna le visage vers elle, avant de regarder à nouveau le plafond, serrant dans sa main la croix qu’il avait autour du cou. Il soupira, avant de l’enlever. Il la posa sur la table de nuit, se promettant de ne plus y toucher. Il ne méritait plus de servir Dieu. Il baissa la tête, et se retourna pour regarder Sarah. Sa vie avait pris un tournant étrange, et il était à deux doigts de renoncer à Dieu. A tout ce qui avait fait sa vie. Pour elle. Pour cette femme qui avait le don de lui faire perdre la tête. Il n’était qu’un homme. Il avait des pulsions. Il ne remettra pas la croix. Car tant qu’il sera avec Sarah, et qu’il la portera, ça lui fera l’effet d’un être démoniaque en contact perpétuel avec de l’eau bénite. Il finit par s’endormir.

Il fut réveillé par un contact froid contre la peau de son cou. Il vit Sarah qui était en train de le surplomber, un minimum habillée, avec un couteau à la main. Et elle pressait la lame dans son cou, qui, déjà, avait entaillé la peau.
« -Je suis désolée. Murmura Sarah. Je dois le faire.
-Faire quoi? Demanda Mikhaïl, sidéré. Pourquoi?
-Je sais pourquoi, tous ces livres sur le paranormal. Je ne peux pas te laisser faire. Tu sais aussi bien que moi que le bien n’existe que s’il y a du mal sur terre. Faire pencher la balance d’un côté ou d’un autre ne fera que tous nous détruire.
-Ca ne t’avancera en rien de me tuer. Repose cette arme.
-Je dois le faire. »
Les larmes coulaient sur les joues de Sarah, à présent. Mikhaïl n’osait pas bouger. Au moindre faux pas il risquait d’être égorgé. Du coin de l’œil, il vit un gros livre sur la table de nuit. Un livre emprunté à la bibliothèque. Il se saisit du poignet de Sarah, pour éloigner la lame de son cou. Elle voulut lutter contre lui, mais il fut plus fort qu’elle, et plus rapide. Il se saisit du volume. Et il l’assomma avec. Sarah s’effondra sur lui. Il la mit sur le côté, et il se leva. Il s’habilla, et fouilla dans le placard pour en sortir une écharpe. Il noua les poignets de Sarah avec, puis il la porta jusque dans sa voiture. Il se mit à conduire jusqu’à chez un de ses amis, un autre prêtre exorciste. Il diagnostiqua la « possession » et s’occupa de tout. Mais c’était trop tard. Mikhaïl ne faisait plus confiance à Sarah. Et plus loin il en était, mieux cela serait.